J'aime le cinema

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[Avis] Annabelle par John R. Leonetti

 

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Synopsis

John Form est certain d'avoir déniché le cadeau de ses rêves pour sa femme Mia, qui attend un enfant. Il s'agit d'une poupée ancienne, très rare, habillée dans une robe de mariée d'un blanc immaculé. Mais Mia, d'abord ravie par son cadeau, va vite déchanter.
Une nuit, les membres d'une secte satanique s'introduisent dans leur maison et agressent sauvagement le couple, paniqué. Et ils ne se contentent pas de faire couler le sang et de semer la terreur – ils donnent vie à une créature monstrueuse, pire encore que leurs sinistres méfaits, permettant aux âmes damnées de revenir sur Terre : Annabelle…

 

 

Casting

Réalisateur : John R. Leonetti

Actrices et acteurs : Annabelle Wallis, Ward Horton, Alfre Woodard, Eric Ladin, Tony Amendola...

Date de sortie : 8 Octobre 2014

 

 

 

Avis

Avec Conjuring est née une licence alléchante dont l'univers peut s'étendre à volonté. On ne reviendra pas sur le film de James Wan, si vous ne l'avez pas vu foncez ! L'une des réussites de ce véritable train fantôme était sa première partie, mettant en avant une poupée, la fameuse Annabelle. On retrouve Wan au poste de producteur et son directeur de photographie depuis Death Sentence, John R. Leonetti, à la réalisation pour son troisième film. Le budget a beau être divisé par deux comparé à celui de Conjouring, atteignant les cinq millions de dollars, l'attente était forte notamment depuis la diffusion d'un trailer efficace et l'annonce selon laquelle Annabelle est le premier de trois spin-off issus de l'univers des dossiers Warren.

 

Le film débute par un rappel de Conjuring, pour bien marquer la filiation. Le souvenir de la tension créé par Annabelle remonte aussitôt, créant une certaine tension bien vue. Le film peut alors débuter, et la première chose qui saute aux yeux est l'impressionnante forme du métrage. On sent tout de suite qu'Annabelle sera un film de technicien, donc que le côté visuel sera forcément une régalade. Si on peut regretter un léger manque de prise de risque, le tout présentant un aspect lisse et un peu trop propret, on ne peut qu'applaudir devant la bienveillance d'un réalisateur obnubilé par l'élégance et la lisibilité de son montage. La direction artistique nous plonge dans des années soixante douces et radieuses, tout en étant assez épurée pour s'adapter aux exigences d'aujourd'hui.

 

Le problème, et on s'en rend assez vite compte, est que Leonetti n'a pas grand chose à dire, et n'est pas aidé par un scénario tellement prudent qu'il en devient frileux. Le rythme en pâtit, on sent que ça tâtonne sans être sûr de ses forces. L'amour dans lequel le couple baigne est, par exemple, trop mis en avant, trop décrit, on sent la peur de ne pas obtenir l'adhésion du spectateur. Comme toujours, ça accouche de lourdeurs qui, justement, risquent de ne pas faciliter la suspension consentie de l'incrédulité. Et alors que Leonetti en fait trop sur certaines choses, il n'en fait pas assez sur d'autres. Certains détails font tiquer, comme cette séquence hallucinante où Mia descend à sa cave en laissant son bébé à l'étage, seul dans un appartement qu'elle commence à soupçonner d'être hanté. Ca donne une des scènes les plus réussies du film, lorgnant du côté de Silent Hill, mais ça repose donc sur une incohérence assez incompréhensible.

 

Ces approximations et ces tâtonnements sont d'autant plus regrettables que le film regorge d'idées et de situations assez parlantes pour imprégner profondément l’œuvre. Le fait d'avoir placé l'action pendant l'affaire Manson, en se basant sur l'ignoble et triste à chialer affaire Sharon Tate, était par exemple un éclair de génie. Seulement, le thème de l'innocence bafouée, de l'insécurité grandissante, n'est pas développée. On sent évidemment un impact sur le couple Form, mais trop incertain pour qu'on le garde en tête. Bien d'autres idées parcourent Annabelle, et pas une seule n'est creusée convenablement, comme si l'abondance de biens avait, pour une fois, nuit.

 

Et la peur alors, vous demandez-vous ? Là encore, c'est en demi-teinte. Il faut bien avoir en tête que le film mise sur son ambiance, plus que sur l'étalage d'effets. D'ailleurs, c'est quand Leonetti lâche les chevaux que l'horreur devient plus convenue, et finalement moins efficace. Pas beaucoup de jump-scare (effets de sursaut), mais tous sont prévisibles. Un silence pesant ? Alors attendez-vous à un gros effet sonore pour vous faire bondir jusqu'au plafond. Évidemment, ça marche (presque) à tous les coups, mais ces soudaines facilités paraissent bien vulgaires. Heureusement, ces passages obligés que sont les sursauts ne prennent pas le dessus sur le travail d'ambiance. La seconde partie, dans l'appartement, distille des moments de vrais frissons où on se prend à agripper avec force l'accoudoir de notre siège.

 

Au final, Annabelle navigue entre deux eaux. Trop porté sur le visuel et pas assez sûr de ce qu'il a entre ses mains, Leonetti passe à côté d'idées aussi bonnes qu'elles sont nombreuses. Une impression agréable de classicisme, de références à certains chefs-d’œuvre (Rosemary's Baby en tête), mais noyée dans une prudence assassine.

 

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J'aime

  • Un film de technicien, donc très agréable à l’œil.
  • La tension monte dans la seconde partie.
  • Ça fourmille d'idées, un peu trop même.
  • Le casting, uniforme dans la qualité.
  • La poupée, une horreur.

 

 

Vu au cinéma (AVP).

Publié par MB.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



04/10/2014
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