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[Avis] Lucy par Luc Besson

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Synopsis

A la suite de circonstances indépendantes de sa volonté, Lucy, une jeune étudiante, voit ses capacités intellectuelles se développer à l’infini. Elle « colonise » son cerveau, et acquiert des pouvoirs illimités.

 

 

Casting

Réalisateur : Luc Besson

Actrices et acteurs : Scarlett Johansson, Morgan Freeman, Choi Min-Sik, Amr Waked...

Sortie : 6 Août 2014 (cinéma)

 

 

 

Avis

"Le nouveau 2001" par-ci, "le nouveau 2001" par-là. Tenez, c'est comme en football : " le nouveau Zidane". Comme ces formules sont fatigantes et démoralisantes. Laissons l'ancien glorieux, qu'il le soit pour l'éternité, et espérons vivre de telles réussites de notre vivant au lieu de tout salir avec des concepts plongeants dans l'oxymore. Terrence Malick, Alfonso Cuaron, Christopher Nolan, David Fincher, tous ont été "le nouveau -veuillez insérer un film de Kubrick-", alors qu'eux-même s'en défendaient, dû à l'immense respect que provoque l'un des grands maîtres du septième art. Formule médiatique donc, qui s'est récemment accroché à Luc Besson. La petite différence étant qu'ici, c'est l'auteur qui revendique la filiation.

 

Alors que dans les faits, Lucy c'est plutôt l'hommage inespéré au cinéma Italien le plus bis qu'on puisse imaginer. Premier plan, un singe. "Vous allez comprendre que je fais mon 2001 ?". Puis ce début, qui nous présente une Scarlett Johansson mauvaise comme jamais, donne à voir une étudiante stupide parti étudier à Taipei alors qu'elle ne connaît pas un foutu mot de Chinois. Pareil pour tous ses potes Américains au passage. Mais bref. Alors que la situation de Lucy est entrain de dégénérer à cause de son plan cul de la semaine, Besson blinde son découpage d'une symbolique animale via ce qu'on peut rapprocher des stock-shot de Bruno Mattei. Hommage au cinéma bis Italien ! Lucy est en danger, montrons une biche entourée par des tigres. La vache.

 

Heureusement, Besson revient très vite aux fondamentaux et fait intervenir un méchant très méchant, en l'occurrence joué par l'immense Choi Min-Sik. Comment cet acteur fantastique a-t-il pu se retrouver dans une telle galère ? Donc le bad guy est bien bad, et bourre la Scarlett comme une mule de sa toute nouvelle drogue destinée à ces druggies d'Européens. Stockée dans une pièce lugubre, Lucy subit plus ou moins (le très glauque "je ne suis pas d'humeur") les attouchements d'un gangster local qui finit par tabasser l'étudiante. Les coups portés font exploser le paquet de drogue, qui se charge de faire grimper au mur la blonde. Nom d'un petit bonhomme, oui vous avez bien lu : une énorme quantité de drogue vous fera devenir une sorte de super-héros. On a beau nous donner une explication scientifique à vase de substance sécrété par la mère, le message est à la fois risible et dangereux.

 

Lucy voit ses capacités évoluer, au rythme d'un carton pas très finaud mais assez cool. En gros, dès qu'une évolution se fait sentir on a un carton affichant le pourcentage de maîtrise du cerveau. Un peu mieux traité, ça aurait pu donner un côté RPG amusant, en l'état c'est un peu foutraque. Les nouvelles capacités de l'héroïne permettent avant tout à Besson de s'amuser à pousser à son maximum sa capacité à construire des séquences d'action. Sur ce point précis, difficile d'être déçu. Et heureusement, tant le reste continue à être crétin comme la lune, ou plutôt comme la police Française vue par Besson ( Taxi peut aller se rhabiller). Il faut voir le pauvre Morgan Freeman passer son temps à déblatérer sa philosophie de collégien, devant une assistance médusée par son talent, pour bien comprendre le sens de l'expression "frisson de la honte". Chacune de ses interventions est un calvaire, une atteinte à notre intelligence, heureusement calmée par une bonne dose de folie visuelle. Frisson qui revient sur la fin, avec cette fameuse clé USB, mais ne spoilons pas.

 

Les séquences d'action sont donc les grandes réussites de ce film. Bien aidées par des effets numériques d'une grande qualité (ILM est de la partie), quelques morceaux de bravoure sont habilement disséminés. D'ailleurs, formellement il n'y a rien à reprocher à ce Lucy. Le montage est excellent, le mixage aussi. Côté grand spectacle, on est gâté. Et même dans le domaine de la science-fiction, on se prend à regretter que Besson n'ait pas été plus productif dans ce genre. Son imagerie dans ce domaine n'est certes pas d'une originalité confondante, mais a le mérite d'être jouissive. Lucy renverse les hommes ou contrôle les ondes comme on navigue sur une tablette tactile. Besson fait un récital en passant en revue tout le cinéma qu'il apprécie, de Matrix à  The Killer qu'il photocopie sur quelques plans. Ça permet de tout de même passer le temps de façon agréable.

 

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J'aime

  • Formellement c'est irréprochable.
  • ILM aux effets numérique, ça se voit.
  • Les séquences d'action, dont une poursuite en bagnole bien troussée.
  • Choi Min-Sik, on se demande ce qu'il fait là mais il assure de toute sa classe.
  • Rendre hommage à Mattei, il fallait oser. Comment ça ce n'est pas fait exprès ?

 

 

 

Vu au cinéma.

Publié par MB.



19/10/2014
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