J'aime le cinema

Synopsis

Luigi et Rocco, fils d’un berger proche de la ’Ndrangheta, la mafia calabraise, sont dans le trafic international de drogue. Luciano, le troisième frère, est berger comme son défunt père assassiné par une famille rivale. Il s’occupe des terres familiales et a décidé de rester à l’écart des activités de ses frères. Malgré ses efforts pour protéger ses proches de cet héritage de violences et de rancœurs, son fils Léo est attiré par ce monde où la loi du sang et le sentiment de vengeance sont maîtres.

Casting

Réalisateur : Francesco Munzi

Actrices et acteurs : Fabrizio Ferracane, Giuseppe Fumo, Peppino Mazzotta, Marco Leonardi...

Date de sortie : 1 Octobre 2014

Avis

Il faut bien l'avouer, les amateurs de drames mafieux Italiens étaient bien à la peine depuis Gomorra. Mais avec ces Âmes Noires, il se peut qu'on ait retrouvé de quoi nous rassasier. Pourtant, on ne peut pas dire que ce drame réserve l'habituelle démonstration de violence, qu'elle soit dénoncée ou sacralisée. La première heure prend le temps d'installer la tragédie à venir, nous fait suivre les rapports compliqués d'une fratrie au sein d'une famille Calabraise qu'on sent marquée au fer rouge par son appartenance à la 'Ndrangheta. Luciano, incarné par l'excellent Fabrizio Ferracane, est le frère qui a décidé de rester éloigné du milieu, en reprenant le métier de son défunt père : berger. Munzi installe alors un montage parallèle entre les affaire de la famille, à Milan, et la vie en Calabre, dans des décors absolument somptueux. Dans un soucis d'authenticité, le réalisateur tourne au beau milieu du domaine appartenant à la mafia, et ça se sent. Conscient de la beauté de ce qu'il a à disposition, Munzi allonge ses plans, donnant dans la contemplation d'une campagne bellissime, qui casse avec l'aspect gris, triste de Milan.

Pour conclure une affaire, la famille se réunie en Calabre. On assiste alors à une sorte de choc des cultures, avec une mafia qui transporte avec elle des codes modernes, limite industriels. Et un rapport à la famille que certains décriront comme archaïque, mais que je préfère qualifier d'ancestral. La tension augmente alors que la fratrie fait face à la tragédie. A partir de ce moment, les désaccords se multiplient, le ressentiment aussi, et le point de non-retour. L'orage gronde, mais l'éclair ne déchire pas le ciel. Le temps est lourd, et le restera jusqu'à un final brutal, sans tomber dans le sanglant ou l'inutile ultra-violence. Maîtrisé jusqu'au bout, ce milieu mafieux décrit sans artifices héroïques dévoile toute la force de son titre alors que le film se termine : bon sang que ces âmes sont noires...

J'aime

• Retrouver du très bon drame mafieux à l'Italienne.
• Quelle tension, quelle ambiance !
• La véracité des décors.
• Le casting, et en particulier Fabrizio Ferracane.
• Gros travail sur la lumière et la direction artistique.

Vu au cinéma.

Publié par MB.