[Avis] Dark Touch par Marina De Van
Synopsis
Une nuit, dans la campagne profonde, une maison isolée prend vie. Meubles et objets se rebellent contre les occupants, laissant Neve, une fillette de 11 ans, seule rescapée du massacre sanglant qui a décimé sa famille. Des proches la recueillent et s’efforcent de lui faire surmonter cette épreuve traumatique en l’entourant d’amour. Mais la violence continue de se manifester et Neve ne retrouve pas la paix…
Casting
Réalisateur : Marina De Van
Actrices et acteurs : Missy Keating, Marcella Plunkett, Padraic Delaney, Richard Dormer...
Date de sortie : 19 Mars 2014 (cinéma), 7 Octobre 2014 (BR/DVD)
Avis
Marina De Van aime inscrire ses histoires aux frontières du réel. Avec ses précédents films, cette ancienne de la FEMIS abordait des thèmes intimistes qu'elle poussait au bout de l'étrangeté et du malsain. Mais c'est avec son Dark Touch qu'elle franchi complètement la frontière et passe dans le camp du film de genre. Les premières séquences sont encourageantes, on sent encore cette patte malsaine, sombre, très désillusionné. Les sous-entendus, quel que soit le point de vue narratif, se multiplient pour nous faire comprendre la maltraitance que subit l'enfant, sans jamais être lourdingues. C'est alors qu'intervient le fantastique, avec une saisissante séquence de maison hantée. Jamais brouillonne, elle impacte droit au bide tout en lançant le reste du métrage.
L'enfant, joué par une Missy Keating à qui on demande trop de brailler, s'enferme alors dans sa coquille. Le titre, "Dark Touch", fait référence à cette peur à fleur de peau que ressent Neve. Alors que le film atteint un rythme de croisière un peu ronronnant, la gamine devient de plus en plus troublante, et l'histoire tient de moins en moins. Si les séquences de flippe marchent toujours du tonnerre, bien aidées par un univers visuel totalement anxiogène, je n'ai pu tiquer face à certains choix. Le fait de ne laisser aucun espoir nuit au sujet. A une exception près, et encore, les bons parents sont totalement absents. C'est un extrême dérangeant, mais dans le mauvais sens.
A l'approche du dernier quart, l'histoire devient tout doucement un Firestarter dark, dont le point culminant déçoit autant qu'il interroge. Difficile en effet de suivre le message délivré par Marina De Van, même s'il a le mérite d'emmener sa logique destructrice au bout du bout. J'en suis ressorti interloqué, bousculé par tant de désespoir. Ce n'est pas dramatique ou nihiliste à l'image du final du Grand Silence. Non, c'est démoralisateur, la vision d'une artiste décidément pas banale.
J'aime
- Marina De Van, une artiste excessive et entière.
- C'est largement mieux que le récent remake de Carrie, ouf.
- L'ambiance visuelle sert bien le sujet.
- Les séquences "maison hantée", flippantes.
- Plus finaud dans l'horreur que ce que l'affiche gore laissait penser.
Vu en DVD chez KMBO.
Publié par MB.
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