[Avis] The Jungle par Andrew Traucki
Synopsis
Une équipe d’écologistes tente de retracer la route prise par l’insaisissable léopard de Jan. L’expédition, dans les profondeurs de la jungle, indonésienne devient de plus en plus bizarre et se transforme rapidement en véritable enfer...
Casting
Réalisateur : Andrew Traucki
Actrices et acteurs : Igusti Budianthika, Rupert Reid, Agoes Widjaya Soedjarwo...
Date de sortie : 25 Juin 2014 (DVD)
Avis
Je passe aux aveux : je suis une vraie flipette. Mais vraiment, du genre à ne plus respirer quand un film réussi le tour de force qu'est la provocation de la peur. Non, ce n'est pas cool. Un sous-genre marche quasiment à tous les coups sur moi : le found footage. Il se peut d'ailleurs que j'en fasse un dossier, enfin bref. Le souvenir du traumatisme vécu, tout petit avec mon père, au cinéma devant Blair Witch est encore vivace. Pour moi, qui suis facilement fasciné par des plans contemplatifs, le cauchemar ultime n'est pas loin d'être un plan sur un buisson, baigné d'un dialogue hors-champs nous expliquant ce qui se passe dedans et de bruitages menaçants. L'enfer.
C'est donc sur la défensive que je lance The Jungle. Réalisé par Andrew Traucki, le réalisateur derrière l'un des films qui m'a le plus traumatisé ces dernières années : The Reef. Des requins, au secours tonton Spielby je te hais. Ca commence bien, je m'enfonce dans le canapé et me demande si je ne vais pas rallumer un peu la lumière. Non, je serais plus fort que mes hantises ! Le film commence en nous présentant assez rapidement le duo immuable caméraman-sujet principal. Si le premier est effacé tout au long du métrge, le deuxième se dévoile vite insupportable, pas du tout au fait de ce qu'il va affronter. Partir à l'assaut de la jungle Indonésienne en étant fier d'avoir lu un livre de survie traduit en Anglais, comment dire... On sent déjà le personnage qui va s'avérer être soit un boulet, soit hautain avec les autochtones.
Bien vu l'aveugle, c'est la deuxième solution qui sera retenue. L'un des accompagnateur, Indonésien, met en garde le sujet principal, Larry, contre une bête légendaire hantant la jungle. Elle serait un sorcier polymorphe, qui tue les badauds en leur coupant la tête, avant de donner à manger à celle-ci le cœur du corps décapité. Sympas. Évidemment, superstition futile pour Larry, qui ne jure que par son léopard. Il est regrettable que Traucki n'ait pas décidé de faire de cette défiance, de l'étranger face au local, un véritable thème. Las, ce n'est qu'un prétexte pour faire avancer la narration. Celle-ci est bien rythmée, et parsème avec équilibre les séquences frissonnantes. Ne vous attendez pas à du jump scare, on est dans du found footage d'ambiance. Le décors, sans être approprié par le réalisateur comme McTiernan avait su le faire pour son Predator, offre l'opacité nécessaire pour enfermer les personnages dans un huis clos en pleine nature. La caméra à hauteur de taille, même si elle est impossible humainement à moins d'un cadreur de très petites proportions, contribue à l'impression d'être au plus près de personnages dominés par une nature colossale.
La jungle devient de plus en plus dense, menaçante. Avec la pluie, les couleurs se délavent et l'aspect boueux contribue au malaise qui s'installe. Jusqu'à cette dernière partie, qui peut décevoir ceux préférant le clinquant au hors-champs, dont la toute fin très abrupte laisse quand même un petit goût de déception. Déception qui ne doit pas faire oublier l'heure la précédent.
J'aime
- La jungle, véritable personnage à part entière...
- ... Et propice au hors-champs, Traucki l'a bien compris.
- Le cadre à mis-hauteur, qui nous propulse au coeur de l'action
- Si vous êtes réceptif/ve au genre, vous allez frissonner.
- On évite des passages obligés du genre, comme le témoignage pleurichard avec nez qui coule.
Vu en DVD chez Wildside.
Publié par MB.
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